Les rapatriements de corps face à la crise du coronavirus

Coronavirus

La fermeture des frontières africaines pour les cercueils

En pleine crise face à la propagation du coronavirus, les rapatriements de corps vers l’étranger deviennent de plus en plus compliqués.

Pratiquement toutes les autorités des pays d’Afrique ne donnent par leurs autorisations pour rapatrier les défunts vers leur pays d’origine. Aujourd’hui plusieurs familles issues du Maroc, de Tunisie, du Mali, du Sénégal, de Côte d’Ivoire se retrouvent démunies face à cette situation.

Seule l’Algérie accepte encore de donner l’autorisation pour rapatrier les défunts qui ne sont pas décédés à cause du coronavirus. Ils obligent alors la présentation d’un certificat de mort naturelle ainsi qu’un certificat de non-contagion. Malgré tout, il s’agit que de vols dits « cargo ». Aucun membre de la famille ne peut donc accompagner le défunt.

« D’habitude, on fait des enterrements en quarante-huit heures. Là, le délai est passé à plus d’une semaine »

Jamal KAAAKATI, Responable des Pompes funèbres En-Nour dans Le Monde 

Les rapatriements vers les pays d’Asie

Il est encore possible de rapatrier des défunts vers des pays d’Asie, sous réserve que des vols soient disponibles. Les Pompes funèbres En-Nour ont pu rapatrier plusieurs défunts vers le Liban, la Bulgarie ou encore le Pakistan. Malheureusement, il est aujourd’hui très difficile de rapatrier les corps vers l’étranger. Les familles se tournent souvent, à contre-coeur, vers l’enterrement en France dans un carré musulman.

L’enterrement dans un carré musulman face au Covid-19

Les familles rencontrent donc une multitude de difficultés pour le rapatriement. Elles choisissent bien souvent, à défaut, l‘inhumation en France dans un cimetière qui possèdent un carré musulman. En effet, les chambres froides sont saturées. Elles ne peuvent conserver les corps des défunts musulmans très longtemps. Certaines demandent à ce que le corps soit déplacé en 24 ou 48 heures. Les cimetières commencent à manquer de place dans les carrés musulmans, ce qui rend la situation encore plus difficile. De plus, beaucoup de familles s’interrogent. Elles se demandent si elles pourront exhumer le corps de leur proche pour le rapatrier d’ici quelques mois… Cette question restera en suspens jusqu’à la fin du confinement.  
enterrement musulman